<65>d'ailleurs, que je ne souffre pas que personne se mêle de l'administration intérieure de mes États; je suis trop juste pour demander aux autres ce que je ne trouverais pas bon qu'ils me demandassent. Les services que vous m'avez rendus peuvent vous autoriser à me demander des grâces dans mon propre pays; mais, dès lors que je ne puis vous récompenser moi-même, il serait, je crois, indécent que je voulusse que d'autres le fissent. Demandez quelque chose qui dépende immédiatement de moi, et vous verrez que je n'oublie jamais ceux qui m'ont été attachés et que j'ai aimés.

38. DE M. DARGET.

Paris, 21 novembre 1755.



Sire,

On m'a remis un mémoire qui m'a paru assez important pour devoir être mis sous les yeux de V. M.; la manufacture de savon, dont il est question, pourrait faire un objet intéressant pour les États de V. M., où je crois qu'il ne s'en fabrique pas. Si le projet que l'on propose avait votre agrément, Sire, je mettrais les intéressés ici vis-à-vis du ministre de V. M. pour discuter leurs intérêts et ceux de ses sujets.

Je joins encore ici, Sire, la description de six tableaux qui m'ont été proposés, et qui sont des chefs-d'œuvre dans leur genre; si V. M. pensait qu'ils pussent lui plaire, je les ferais voir à M. le baron de Knyphausen, qui pourrait s'ajuster sur le prix avec le propriétaire, qui jusque-là ne veut pas être connu. Malgré la perfection de l'ouvrage, je crains que les sujets ne soient pas du goût de V. M., qui d'ailleurs ne m'a pas paru faire grand cas de la miniature.

La Pucelle est imprimée à Liége; on en a déjà des exemplaires ici, arrivés très-clandestinement. L'édition n'est pas belle, et est remplie de fautes, aussi bien que les copies manuscrites qui