<202>

6. A LÉONARD EULER.

Berlin, 29 janvier 1743.

Voyant par votre lettre que le sieur Hedlinger ne trouve pas son compte de s'engager ici pour quelques années, je ne veux lui causer de l'embarras, ni empêcher son voyage. Je vous félicite d'ailleurs d'avoir découvert la cause physique des effets de l'aimant, et il vous sera libre d'envoyer votre solution à l'Académie des sciences de Paris. Quant à votre frère, je chercherai à lui fournir de l'ouvrage; mais, ne le connaissant pas, je ne saurais juger de sa capacité, si vous ne m'envoyez point quelques pièces de sa façon. Je suis, etc.

7. DE LÉONARD EULER.

Berlin, 19 octobre 1743.



Sire,

Votre Majesté m'a fait la grâce, en me rappelant de Pétersbourg, de in accorder les frais du voyage; mais, comme je me suis trouvé jusqu'ici hors d'état de servir la nouvelle Académie à laquelle j'ai été appelé, je n'ai pas osé demander l'accomplissement de cette précieuse promesse.

Or, maintenant, me voyant dans l'état de faire valoir mon peu de savoir auprès de la nouvelle Société littéraire, je prends la liberté de supplier V. M. de m'accorder gracieusement trois cents écus pour mon voyage, qui m'a coûté près de cinq cents écus. Mais, ayant joui de ma pension ici dès mon départ de Pétersbourg, j'en dois rabattre deux cents, que j'ai déjà reçus pour le temps pendant lequel j'ai été en voyage. La nécessité où je me trouve de payer ma maison m'oblige de faire cette très-humble demande à V. M., et, pour mériter cette grâce, je tâcherai de tout mon pouvoir de rendre à la nouvelle Société tous les services dont je suis capable.