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70. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Brandebourg, 5 juillet 1766.



Sire,

Je vous rends grâces des bons fruits que Votre Majesté vient de m'envoyer. Plus mon cœur est pénétré de reconnaissance pour le gracieux souvenir de V. M., et plus je suis mortifié, Sire, de me voir dans la situation qui m'ôte le pouvoir de me rendre à vos ordres. Mes maux de reins sont encore les mêmes, et ne me permettent pas de quitter mon fauteuil. J'espère que le beau temps en dissipera les douleurs, et me mettra en état de satisfaire l'empressement respectueux que je ressens de me jeter aux pieds de V. M. Je suis, etc.

71. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Le 16 juillet 1766.

Je vous ai envoyé un médecin;a mais, comme je sais que vous ne vous en servez que fort superficiellement, je vous envoie, mon cher ami, des melons qui peut-être seront plus de votre goût. Le médecin prétend que vous avez passé le temps de la saignée, mais que, en vous faisant tirer un peu de sang, vous vous trouverez beaucoup soulagé. Personne ne prend plus de part que moi à votre conservation; ainsi ne trouvez pas étrange que j'entre dans les détails de votre santé et de ce qui peut prolonger les jours de mon ancien et fidèle ami. Adieu, mon cher; je vous embrasse.


a M. Cothenius, que le Roi envoya au général Fouqué, fut très-bien reçu. On lui laissa à peine le temps de s'informer de la santé du général. De là vient qu'il fut peu satisfait de sa docilité et de sa diète. (Note de M. Büttner.)