<126>suffisant pour vivre honorablement. Permettez, Sire, que je vous en fasse le détail. J'ai dix-neuf mille écus placés à la Landschaft, à Berlin, etc., etc., et, pour surcroît d'embarras, cinq mille écus comptant, dont je ne puis faire usage, si V. M. n'a la grâce de les faire placer à ladite Landschaft, et d'alléger mon fardeau au lieu de le surcharger. De plus, Sire, vous m'avez meublé en prince. Tout cela, et bien au delà, en comptant ce que le diable tient dans ses griffes, j'entends les Autrichiens, sont les effets de vos bontés non méritées.

Ne vous fâchez pas, Sire, si je vous prie de mettre des bornes à vos présents pécuniaires et d'être persuadé que les assurances que V. M. me donne de sa précieuse amitié, et même son sac de café m'est infiniment préférable à tous les milliers d'or et d'argent qu'elle pourrait m'offrir. Je suis inviolablement, etc.

26. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Le 10 avril 1764.

Je reviens, mon cher ami, de la Silésie et de Glatz, où j'ai tout trouvé mieux que je ne m'y étais attendu.

J'ai trouvé ici de la porcelaine que je vous envoie pour vous faire souvenir de moi, en attendant que je puisse vous envoyer de la porcelaine de ma manufacture de Berlin.

Ceux qui vous ont vu m'ont dit que vous aviez bon visage, mais que vous étiez faible. J'ai encore quelque vin du Rhin de l'année 1684; si vous en voulez, mandez-le-moi, il sera à votre service. Il y a encore aussi du vieux vin de Hongrie. Vous n'avez qu'à dire un mot, et vous l'aurez.

Mandez-moi quand vous voudrez venir me voir, car je n'y renonce pas.

Nous exerçons à présent de corps et d'âme, pour remettre nos affaires en bon train. Cela commence à reprendre, et je vous avoue que j'ai du plaisir à voir reformer de nouveau cette armée