<114>cher. Je vous embrasse, et je marche demain pour arranger cent mille coïonneries héroïques qui cependant toutes sont nécessaires.

9. AU MÊME.

Breslau, 23 décembre 1758.

Je vous envoie, mon cher ami, l'obole de la veuve; recevez-la d'aussi bon cœur que je vous l'ai destinée. C'est un petit secours dont vous pouvez bien avoir besoin dans ces temps calamiteux.

Je vous envoie en même temps quelques Réflexions,a qui sont tout le fruit que j'ai recueilli de ma dernière campagne.

Selon les apparences, les quartiers d'hiver seront tranquilles; l'ennemi ne fait aucune démonstration de vouloir nous y troubler. Je ne crois pas qu'il en soit de même du prince Ferdinand. Mais laissons l'avenir sous le voile où la Providence a voulu le cacher, et, pour parler du présent, soyez persuadé de l'amitié et de l'estime que je vous conserverai jusqu'à la fin de mes jours. Adieu.

10. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Léobschütz, 2 janvier 59.



Sire,

Souvenez-vous de vos bienfaits, et pensez que vous m'avez enrichi au delà de mes désirs. Pour comble de bontés, vous venez de me faire un présent de deux mille écus. Je vous en rends de très-humbles actions de grâces, et je tâcherai d'en faire le meilleur usage pour votre service.


a Réflexions sur quelques changements à introduire dans la façon de faire la guerre. Breslau, 21 décembre 1758. Voyez les Écrits de Frédéric sur l'art militaire.