<147>pérance, mon esprit enfante quelque plaisanterie. Vous en verrez paraître une incessamment; je crois qu'elle vous fera rire, car il y a beaucoup de plaisanterie dans l'ouvrage, et de la malignité assez bien enveloppée pour n'être sentie que par ceux qui ont le tact fin.a Adieu, mon cher marquis. Qu'on me fasse tenir les éditions que j'ai demandées de ces malheureux vers, puisqu'il faut, par bienséance, que je les envoie à des personnes qui veulent bien avoir de l'amitié pour moi. Vivez heureux et tranquille, écrivez-moi de vos nouvelles, et soyez sûr de mon estime.

Comme mon ode est prête, je n'en fais pas à deux fois,b et je l'envoie telle qu'elle est.

119. DU MARQUIS D'ARGENS.

Berlin. 1er avril 1760.



Sire,

Votre édition va toujours grand train, et vous pouvez être assuré que vous l'aurez vers le 12 de ce mois. Nous sommes fort heureux d'avoir ici un exemplaire tel qu'il a été imprimé au château, car celui que vous nous avez envoyé de l'édition de Hollande est plein de fautes et de mots tronqués. Vous l'avez lu à la hâte, et il vous est arrivé ce qui arrive à tous les auteurs : c'est que, sachant à demi par cœur leurs ouvrages, ils s'aperçoivent moins que les autres des fautes d'impression; dès que nous en trouvons une, nous recourons à mon exemplaire, et nous la corrigeons.

Je ne sais, Sire, si vous savez que les ministres d'Amsterdam ont délibéré de prêcher contre votre ouvrage; leur dessein a été annoncé dans toutes les gazettes. Tout ce bruit, quelque ridicule qu'il soit, m'a fait résoudre à changer un seul mot dans l'Épître


a Le Roi parle de sa Relation de Phihihu.

b Le mot fois manque dans l'original.