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66. A LA MÊME.

Berlin, 28 décembre 1764.



Madame ma cousine,

Vos lettres, ma chère duchesse, me font toujours grand plaisir, puisqu'elles m'assurent de la continuation de votre souvenir et de votre bonne santé. Je voudrais, au sujet de la princesse votre fille, pouvoir répondre à la confiance que vous me témoignez; mais, ma chère duchesse, les choses sont toutes différentes que vous vous les figurez. Le chapitre élit les chanoinesses; je n'ai que le droit de les confirmer. C'est des chanoinesses que le chapitre élit des coadjutrices. Mes sœurs ont passé par tous les grades, et je n'ai de droit que d'approuver ce qu'ils ont fait. Il y a, de plus, une de mes nièces de Schwedt et une princesse du margrave Henri qui postulent à Quedlinbourg des charges de chanoinesses; et, comme je n'ai d'influence, dans ce qui regarde ces couvents, que d'un consentement passif, je ne sais pas par quel moyen je pourrais remplir, madame, les vues que vous avez sur la princesse votre fille. Je voudrais, dans ce moment, que mon despotisme s'étendît plus loin, pour être en état de vous servir; mais vous devez reconnaître, ma chère duchesse, que les limites qui bornent mon pouvoir bornent en même temps ma bonne volonté et les offices que je voudrais rendre à mes amis. Souffrez que, à l'occasion de cette lettre, je vous offre mes vœux pour l'année où nous allons entrer, et pour un nombre d'autres que je souhaite que vous passiez avec santé et avec contentement, en vous assurant de la passion et des sentiments distingués d'estime avec lesquels je suis,



Ma chère duchesse,

de Votre Altesse
le bon cousin et serviteur,
Federic.