<115>de la boutargue, et on vous donnera du nouveau des environs d'ici. D'ailleurs, je prie le Seigneur Dieu qu'il vous conserve dans sa sainte garde.

117. DU COMTE ALGAROTTI.

Bologne, 12 septembre 1758.



Sire,

Votre Majesté confirme de plus en plus les droits incontestables qu'elle a au titre de great and infatigable, que lui a décerné la nation la plus éclairée de l'univers. Y a-t-il rien de plus éclatant que la victoire que V. M. vient de remporter sur les Russes? A quelle paix, Sire, ne devez-vous pas vous attendre? Mais sera-t-elle jamais si glorieuse, qu'elle puisse figurer, Sire, avec vos exploits? A ce compte-là, l'Europe entière serait encore un faible partage pour V. M. Je vous vois, Sire, revenir comme la foudre vers l'occident. Je vois M. Daun se replier sur la Bohême, et MM. les Suédois rester tout perclus sur les bords de la Peene. Le prince de Brunswic ne dément pas, Sire, votre école, et les Anglais, animés par vous, reprennent leur ancienne valeur. Le grand jour approche; que la paix mette le comble à l'apothéose de V. M.

118. AU COMTE ALGAROTTI.

Dresde, 6 novembre 1758.

La lettre que vous m'avez écrite m'est parvenue par de longs détours, et nos courses ont été si rapides et si continuelles, que je n'ai pu trouver qu'à présent un instant pour vous répondre. Je vous suis obligé de la part que vous prenez à la bataille de Zorndorf. Il y a eu, depuis, bien des événements. Cependant, malgré