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189. DU MÊME.

Berlin, 17 octobre 1744.



Sire,

Puisque Votre Majesté m'ordonne si gracieusement de l'entretenir de ma santé, j'ai l'honneur de lui dire qu'elle est toujours très-mauvaise. J'eus, la semaine dernière, un violent crachement de sang, et la toux continue son même train. Nonobstant tout cela, M. Eller me flatte, et me fait espérer ma guérison.

On est ici fort inquiet sur ce qu'on ne reçoit point de nouvelles de l'armée. On dit que le feld-maréchal de Schwerin a eu ordre d'attaquer les Saxons ou de leur proposer de se retirer : que le prince Charles a ordre d'éviter autant qu'il le pourra les occasions d'un combat. Voilà les nouvelles qui se débitent.

Les réflexions naturelles composées par mylord Chesterfield sur la conduite de V. M. paraissent aujourd'hui, imprimées chez Haude, en allemand, en français et en anglais. Il paraît une traduction française de cet ouvrage, faite à Paris, que l'on débite à Leipzig; celle de Bielfeld est fort bonne, et la traduction est exacte. J'ai l'honneur d'être, etc.

190. DU MÊME.

Berlin, 20 mars 1745.

Je suis encore dans le même état où j'étais lorsque j'eus l'honneur et l'avantage de faire ma cour à V. M. Les pas que je fais vers la guérison me paraissent fort lents, ce qui ne laisse pas que d'embarrasser quelquefois la Faculté, qui se voit assez souvent désorientée par des accidents qu'elle ne pouvait prévoir. Malgré tout cela, ils veulent et prétendent que j'entreprenne le voyage de Montpellier sur la fin d'avril ou au commencement de mai. Je