<216>rais dire à un poltron pour l'inviter à venir dans une armée ne serait qu'en pure perte.

Le pauvre Rottembourg n'est point dangereusement blessé, mais il souffre beaucoup de la gravelle. J'espère que dans huit jours cela se dissipera. Je n'ai point encore eu jusqu'à présent assez de tranquillité d'âme pour rimer, car j'ai continuellement affaire, et ce n'ont été jusqu'à présent que des arrangements perpétuels.

Nos pertes de la dernière bataille se montent en tout à mille sept cents hommes, six officiers d'infanterie et quinze de cavalerie, ce qui n'est pas beaucoup pour une bataille aussi décisive que l'a été celle de Chotusitz.

Adieu, ami. Faites donc que ce gros Knobelsdorff me mande comment se portent Charlottenbourg, ma maison d'opéra et mes jardins. Je suis enfant sur ce sujet; ce sont mes poupées, dont je m'amuse.

Vous savez tout ce que je pense sur votre sujet, ainsi il est inutile de le répéter. Vale.

Mes compliments à la bonne Montbaila et au Tourbillon, à la petite Tettaub aussi.

143. DE M. JORDAN.

Berlin, 2 juin 1742.



Sire,

Toutes les gazettes sont remplies des faits glorieux de l'armée prussienne, qui, dans l'histoire, figurera côte à côte de la légion


a Fille de madame de Rocoulle. Voyez t. XVI, Avertissement, no XII, et p. 209 et 210.

b Mademoiselle Auguste-Marie-Bernardine de Tettau, fille du lieutenant-colonel Charles de Tettau, et dame d'honneur de la reine Élisabeth-Christine; née à Stettin le 2 décembre 1721, elle mourut à Magdebourg en octobre 1762.