<393>petit mot qui regarderait votre personne; mais j'ai eu la mortification de ne rien trouver, sur votre sujet et sur le mien, de ce que j'appelle intéressant. Je vous prie donc, mon cher Suhm, de m'écrire si vous êtes homme à renoncer au ministère pour mener la vie réfléchie d'un sage, et si vous pouvez trouver quelque chose dans ma compagnie qui vous dédommage de la politique.

J'attends impatiemment votre résolution là-dessus, vous assurant que je suis avec bien de l'estime et de l'amitié

Votre très-fidèle ami, Federic.

P. S. Dites en mon nom à votre duc à qui il veut que l'argent soit compté.

Je vais en Prusse; votre chemin serait à moitié fait, si vous pouviez m'y joindre. Mais je demande peut-être plus que vous ne voudrez ou ne pourrez m'accorder.

103. DE M. DE SUHM.

Pétersbourg, 2 juillet 1740.



Sire,

Je n'avais pas attendu la confirmation des sentiments de Votre Majesté, qu'il lui a plu de me donner par sa toute gracieuse lettre du 14 du mois passé, pour me conformer aux insinuations du prince royal de Prusse en prenant les mesures propres à accélérer le bonheur de me voir à ses pieds.

Oh! je connais trop bien, Sire, le fond de votre grande âme pour qu'il eût pu entrer dans mon esprit une ombre du soupçon que le changement d'état apporterait quelque changement à votre façon de penser.

J'attends avec la plus vive impatience le succès des démarches que j'ai faites, craignant beaucoup que le grand éloignement et les formalités ne me fassent encore longtemps languir. En ce cas, il