<375>j'ai pris le parti de les remettre au capitaine d'un vaisseau de Stettin, qui a bien voulu s'en charger, et les remettra au gouverneur de cette ville, avec prière de les faire parvenir le plus tôt possible à V. A. R. Il mettra à la voile au premier jour.

L'affaire de B. est rompue, parce qu'on revient toujours à la même chanson, et qu'on demande des recrues russes qu'on ne recevra pas. Mais je m'imagine que, dans quelque temps d'ici, on se ravisera de l'autre côté.

J'ai fait usage du post-scriptum, qui a fait son effet. J'attends l'occasion, le temps et la saison pour en recueillir les fruits, etc.

86. DU MÊME.

Pétersbourg, 29 août 1739.



Monseigneur

La rupture de certaine affaire m'a fait bien de la peine. J'en ai déjà mandé la nouvelle à V. A. R. par une autre voie. Mais j'ai lieu de croire qu'elle se renouera par ceux mêmes qui ont donné lieu à la rupture en demandant l'impossible.

Combien l'attention de V. A. R. à demander de mes nouvelles à ceux qui peuvent lui en donner ne m'a-t-elle pas touché et pénétré de reconnaissance! Quelle consolation n'est-ce pas pour moi d'apprendre qu'une trop cruelle absence ne me fait point oublier du plus aimable prince du monde, qui, non content d'être chéri, adoré, a encore pris à tâche de faire que tout le monde trouve le bonheur suprême à être aimé et estimé de lui!

M. de La Chétardie n'arrive pas, et, à la légèreté des prétextes de son retardement, je croirais volontiers que sa cour n'est pas pressée de faire briller ici un ambassadeur.

V. A. R. sait trop bien la part que je prends à tout ce qui lui arrive, pour que j'aie besoin de lui exprimer tout le plaisir que m'a causé la nouvelle du beau présent qu'elle a reçu du Roi. Voyant par sa lettre que ce présent a dû lui être, par plus d'une