<364>J'attends une réponse en vers à l'épître que je vous ai adressée de Berlin, et j'attends en même temps la solution du problème des possessions équinoxiales.a

Je suis avec bien de l'estime,



Mon cher Diaphane,

Votre très-fidèle et inviolable ami,
Federic.

77. DE M. DE SUHM.

Pétersbourg, 2 avril 1739.



Monseigneur

J'avais déjà griffonné la lettre poétique ci-jointe, et j'avais différé de la faire partir, espérant encore de trouver quelque pensée neuve à y ajouter pour l'embellir, lorsque je reçus la lettre dont V. A. R. m'a honoré le 12 du mois passé, avec l'incluse du comte de Truchsess, à qui je répondrai à son retour, puisqu'il est tombé fort malade à Hambourg, et que d'ailleurs il doit être tranquille sur sa commission, puisque vous avez bien voulu, monseigneur, m'en charger vous-même, et qu'il n'ignore pas que les ordres de V. A. R. me sont sacrés.

J'ai parlé le jour même au duc de Courlande, qui s'est fait un plaisir de saisir cette occasion d'obliger V. A. R., et m'a permis de choisir parmi les Bosniaques prisonniers qu'on a présentés au capitaine Kalsow, et qu'il n'a pas trouvés propres pour le régiment de Potsdam, mais qui pourraient bien figurer dans d'autres régiments; car pour des Russes, il est inutile d'y penser, l'Impératrice s'étant bien proposé de n'en plus donner. Aussi, comme


a Les mots possessions équinoxiales, qui font allusion à l'affaire de Biegen, sont probablement une altération volontaire des mots précessions équinoxiales (t. XIV, p. 329), ou plutôt précessions des équinoxes, terme que Frédéric connaissait très-bien, puisqu'il avait lu les Éléments de la philosophie de Newton, par Voltaire, 1738.