<285>pour vous juger capable de vouloir me plonger dans le plus ridicule de tous les vices qui puissent dégrader un mortel, dans cette vanité folle qui lui fait prendre une idée merveilleuse de sa propre personne.

Si mes vers vous ont donné envie de venir ici, ils ont eu tout l'effet que je m'en étais promis. Je serais ravi de vous voir ici, et que quelque affaire dans le Holstein dirigeât vos pas de ces côtés-ci, et plus ravi encore, si votre bourse était en état de fournir à de pareils voyages.

Je me réserve, touchant Wolff, de vous marquer un jour mon ample reconnaissance; et j'espère que vous serez persuadé que je connais toutes les peines que vous vous donnez, et que je sens toute l'étendue de l'obligation que j'ai à celui qui m'apprend à raisonner, et qui rectifie et éclaire mes idées. Il faut espérer que l'avenir, plus fécond en occasions que le passé, m'en fournira d'assez favorables pour vous prouver d'une manière indubitable que je suis avec une parfaite estime,



Mon cher Diaphane,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Frederic.

29. DE M. DE SUHM.

Dresde, 3 septembre 1736.



Monseigneur

Il est bien au-dessus de mes forces de vous exprimer tout ce que m'a fait éprouver la gracieuse lettre dont il a plu à V. A. R. de m'honorer le 26 du mois passé; bien au-dessus de ma plume de vous peindre avec des couleurs aussi vives que fidèles l'attendrissement mêlé de confusion et les sentiments de respect et de reconnaissance dont cette précieuse lettre est venue me pénétrer. Mais n'allez pas croire, monseigneur, que ce qui m'a si fortement touché soit peut-être l'éloge qu'il vous a plu de faire de ma pauvre personne. Non, monseigneur, c'est quelque chose de bien plus