<284>à votre exemple, qu'elle me fera grâce sur le tort que lui pourrait faire ma traduction, quelque éloge qu'il plaise à V. A. R. d'en faire. Et ce qui me rassure à cet égard, c'est l'espérance que les autres traductions auxquelles on travaille maintenant, comme je l'apprends avec grand plaisir, la dédommageront de tout ce que lui aura fait souffrir la mienne.

Agréez, monseigneur, les assurances de mon profond respect et de mon parfait dévouement, etc.

28. A M. DE SUHM.

Remusberg, 3 septembre 1736.



Mon cher Diaphane,

Vous me marquez de la manière la plus obligeante du monde la part que vous prenez à ma santé; aussi puis-je vous assurer que vous, plus que personne, avez raison de vous y intéresser. Sans emprunter un langage qui ne m'est pas naturel (j'entends celui de la fausseté), je puis vous assurer que je vous estime infiniment; et, pour vous le faire mieux sentir, je me contente de vous dire que mon amitié égale votre mérite.

Il est bien naturel et bien juste que je m'intéresse vivement à ce qui vous regarde; c'est un devoir d'ami, c'est un devoir de justice et d'équité qui veut que le bonheur soit proportionné à la grandeur de la vertu; et c'est entraîné par la sympathie que je vous veux du bien. Vous savez, sans que j'aie besoin de vous le répéter, que la connaissance des perfections est le premier mobile de notre plaisir dans l'amour et dans l'amitié qui est fondée sur l'estime. Et c'est cette représentation que se fait mon âme de vos perfections, qui est le fondement de la parfaite estime que j'ai pour vous. C'est elle qui fait que je m'intéresse à votre destinée, que je fais des vœux pour votre personne, et que je désirerais pouvoir fixer votre bonheur. Ne me parlez plus de moi, mon cher Diaphane; il n'y a rien qui séduise plutôt le cœur de l'homme que les éloges et la louange, et je vous crois trop de mes amis