<265>moment de relâche pour vous remercier des peines infinies que vous vous donnez dans la traduction de Wolff. J'ai trouvé le moyen d'en lire et relire par reprises les derniers cahiers que vous m'avez envoyés. Je commence à me faire à sa manière de raisonner, et je suis à présent beaucoup plus au fait de ses propositions que je ne l'étais il y a quelques mois. Et la preuve que je comprends fort bien son principe de contradiction, c'est que je sens que, vous estimant une fois au point que vous savez, je ne puis absolument vous estimer moins; ou, pour parler plus intelligiblement, c'est que, connaissant toute l'étendue de votre mérite, je ne saurais que vous estimer de tout mon cœur, étant,



Mon cher Diaphane,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Frederic.

16. AU MÊME.

Berlin, 28 mai 1736.



Mon très-cher Diaphane,

Je vous fais mille et mille remercîments de ce que vous m'avez envoyé la continuation de Wolff. Vous me procurez tant de plaisir par l'étude que j'en fais, que je ne me sens pas en état de vous en témoigner ma reconnaissance.

Nous nous tuons ici à force d'exercices tous les jours, et nous n'en avançons ni plus ni moins; car aujourd'hui le régiment du prince Henria a passé la revue, et, après avoir fait des merveilles, le Roi n'en a point paru satisfait, et même il a fait éclater un air de mécontentement qui a dépité tout le public. Dites-moi la raison suffisante de sa colère. Je ne la puis trouver ni hors de lui, ni en lui, et je ne puis en attribuer la cause qu'à un hasard qui a produit sa mauvaise humeur, à un échauffement de bile


a Le margrave Henri de Schwedt (voyez ci-dessus, p. 91), alors chef du régiment d'infanterie no 11. Voyez t. V, p. 227, et t. VI, p. 251.