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15. A ROLLIN.

Charlottenbourg, 3 août 1740.



Mon cher Rollin,

J'attends votre nouveau volumea avec impatience. Je suis persuadé que vos ouvrages ne se démentiront jamais, et que M. le cardinal, M. de Fontenelle et M. Rollin ne radoteront de leur vie; c'est une vérité qui commence à recevoir une évidence géométrique. Je suis du moins orthodoxe sur cet article, et plein d'estime et d'amitié pour vous. Vale.

Federic.

16. DE ROLLIN.

14 septembre 1740.



Sire,

Je prends encore une fois la liberté de vous écrire, en vous envoyant l'édition in-quarto de mon Traité des études, qui sera bientôt suivie de celle de l'Histoire ancienne. Quelque honneur et quelque plaisir que me fassent les lettres de V. M., je ne dois pas abuser de la bonté qu'elle a de répondre régulièrement aux miennes, et je me crois obligé désormais à ménager avec plus de soin que je n'ai fait jusqu'ici un temps devenu si nécessaire et si précieux pour tout un royaume. Mes livres, Sire, seront donc mes lettres. Ils vous parleront pour moi, et quand vous lirez de belles actions de quelque grand prince, V. M. supposera, s'il lui plaît, que ce sont de ma part autant de compliments pour elle, ou du moins autant de vœux. Je les chargerai de vous bien témoigner mon respect, ma vénération, ma reconnaissance, et surtout mon tendre attachement, car cette expression me devient permise. V. M. non seulement me permet, mais m'ordonne de l'aimer toujours. Et comment pourrais-je ne le pas faire? Comment pourrais-je n'être pas vivement touché et attendri de l'effu-


a Le quatrième volume de l'Histoire romaine.