<216>Vous me demandez des nouvelles de ma santé, qui est à présent beaucoup meilleure qu'elle ne l'a été; mes incommodités se sont presque entièrement passées, et j'espère, moyennant quelque régime, de pouvoir jouir d'une santé assez ferme. Voilà un détail que j'aurais épargné à tout autre, mais que je me suis cru obligé de vous faire, afin de vous montrer, jusqu'en ces bagatelles, la confiance que j'ai en votre amitié.

Je suis avec une estime parfaite,



Mon cher comte,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.

14. AU MÊME. (Octobre 1739.)



Mon cher comte,

J'ai été bien aise d'apprendre de vos nouvelles et de voir que vous n'oubliez pas vos anciennes connaissances. J'ai augmenté, depuis que je vous ai écrit, le nombre des St.a qui se saluent par trois fois trois, de sorte que nous composons ici une assemblée assez nombreuse. Pour les affaires politiques, il paraît qu'elles prennent une allure assez singulière; il semble qu'une paire d'oreilles anglaisesb vont allumer le flambeau de la guerre en Europe. Heureux seront ceux que les Français ne duperont point! Je souhaite non seulement que vos seigneurs et maîtres ouvrent les yeux là-dessus, mais je souhaite encore que tous les grands princes de l'Europe soient également sur leurs gardes. Si l'année vingt-sixa est l'époque où l'Europe est devenue folle, je crains que l'année quarante soit celle où il l'aille la mettre aux Petites-Maisons.


a Ou plutôt des SS., c'est-à-dire, des francs-maçons.

b Voyez t. II, p. 2.

a Voyez t. I, p. 179.