<213>les parties, qui me paraissent fort justes, et la composition très-pure. Je me vois enfin de retour ici, où je suis comme séquestré hors du inonde, dans une solitude où les grands hommes de l'antiquité et les savants modernes me tiennent compagnie. Le triage est tout fait; on n'a pas besoin de choisir longtemps, car ce qu'il y a eu de réprouvable dans l'antiquité s'est perdu dans la foule, et n'est point parvenu jusqu'à nous.

Je ne suis point un homme, mon cher comte, ni à cent mille ducats, ni à mille pistoles, ainsi que le cabinet curieux dont vous me parlez surpasse mes forces. Si le propriétaire voulait permettre qu'on choisît quelques bustes, en ce cas, j'en achèterais quatre que je nommerais; mais s'il veut se défaire de tout son cabinet à la fois, il faut qu'il s'adresse à des personnes plus opulentes que je ne le suis.

Adieu, mon cher comte; ma faiblesse m'empêche de vous en dire davantage. Je me réserve à une autre fois d'être plus prolixe, vous priant de me croire avec une estime parfaite,



Mon cher comte,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Federic.

11. AU MÊME.

Remusberg, 11 mars 1739.



Mon cher comte,

Je suis infiniment reconnaissant de la part que vous prenez à ma santé. Elle a été assez languissante depuis l'attaque violente que j'ai eue à Berlin de crampes d'estomac; je me remets un peu à présent, quoique petit à petit, et si j'en dois croire la Faculté, je regagnerai dans peu mes forces et ma santé.

Voici un détail qui n'est excusable qu'entre amis, et qui est importun et de trop à tout autre qui le lirait. Je renonce à ces bustes et à ce cabinet dont vous m'avez parlé; c'est une marchandise dont le prix ne s'accorde aucunement avec mes finances.