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A CHRÉTIEN WOLFF.

Ruppin, 23 mai 1740.



Monseigneur

Tout être pensant et qui aime la vérité doit prendre part au nouvel ouvrage que vous venez de publier; mais tout honnête homme et tout bon citoyen doit le regarder comme un trésor que votre libéralité donne au monde, et que votre sagacité a découvert. J'y suis d'autant plus sensible, que vous me l'avez dédié. C'est aux philosophes à être les précepteurs de l'univers et les maîtres des princes. Ils doivent penser conséquemment, et c'est à nous de faire des actions conséquentes. Ils doivent instruire le monde par le raisonnement, et nous, par l'exemple. Ils doivent découvrir, et nous, pratiquer.

Il y a longtemps que je lis vos ouvrages et que je les étudie, et je suis convaincu que c'est une conséquence nécessaire pour ceux qui les ont lus d'en estimer l'auteur. C'est ce que personne ne saurait vous refuser et relativement à quoi je vous prie de croire que je suis avec tout le sentiment que votre mérite exige,



Monseigneur

Votre très-affectionné
Federic, P. R.