<139>l'amitié que vous avez pour moi. Je souhaiterais, cher Camas, de vous montrer de quelle façon je suis reconnaissant envers vous de l'attachement que vous manifestez pour moi en toute occasion. Je sens tout ce qu'un cœur bien né doit sentir sur ce sujet, vous assurant que je cultiverai avec soin votre amitié, aimant mieux perdre tous les biens que j'ai que de négliger l'estime d'un homme de bien et de probité.

J'en viens à ma santé, qui a été un peu périodique. Les coliques néphrétiques que j'avais sont un peu passées, à la vérité, mais le mal n'est point la moindre maladie, n'ayant que changé de nom. Ce sont à présent des oppressions de cœur et des maux de tête, et souvent des insomnies. Mon chirurgien-major, cependant, a entrepris de me guérir; je suis actuellement dans les médecines, et, depuis aujourd'hui, je me sens beaucoup soulagé. Si la conservation d'un sincère ami vous intéresse, je crois que cette nouvelle ne vous sera pas tout à fait désagréable, n'y ayant que la mort qui, en terminant mes jours, puisse mettre fin à la parfaite estime avec laquelle je suis,



Mon cher Camas,

Votre très-fidèlement affectionné ami,
Frederic.

Mes compliments à madame.

12. AU MÊME.

Berlin, 19 décembre 1736.



Mon cher Camas,

J'ai parlé à l'oracle des recrues, qui m'a répondu dans un langage un peu obscur, mais qui m'a pourtant fait comprendre que vous en pouviez choisir deux de ceux que cet Italien amène. Je vous prie de prendre les deux plus jeunes et les mieux tournés, et qui aient plus de dix pouces. Quant à Kircheisen, il en amènera aussi une pour moi; mais je vous prie de le persuader de m'en