<9>d'un faible et tardif repentir; n'attendez pas qu'un acte de contrition arraché par la crainte ou donné à la coutume soit suffisant pour effacer votre turpitude. Connaissez-vous sous quelle forme la mort viendra à vous? Et qui peut vous répondre que votre esprit égaré ou supprimé dans vos derniers moments vous laisse le temps de vous réconcilier avec cet Être que vous avez si opiniâtrément offensé pendant tout le cours de votre vie? A quel risque t'exposes-tu, homme insensé et charnel? Comment oses-tu hasarder pour des plaisirs passagers ou pour des vices d'habitude d'une vie si peu durable la félicité permanente de ton âme immortelle? Comment le crime t'aveugle-t-il au point de ne voir ni de connaître tes véritables, tes solides intérêts? Qu'on te parle des choses de ce monde qui te touchent, il semble que la raison t'éclaire; qu'on te parle des choses célestes qui fixent ta destinée éternellement, il semble que tu sois privé du bon sens et dans un délire stupide.

O mon Dieu! si j'ai souvent porté mes humbles prières au pied de ton trône; si j'ai imploré si souvent ta divine miséricorde en faveur du troupeau que tu m'as confié; si j'ai offert tant de fois pour eux sur tes saints autels le sacrifice de l'agneau qui a versé son sang pour nos péchés : daigne m'exaucer aujourd'hui, daigne m'accorder le salut de tout mon auditoire. Si tu donnas jadis à Moïse une baguette qui, frappant un rocher aride, en fit jaillir des eaux vives, donne la manne efficace à mes paroles; qu'elles frappent ces cœurs de rocher, ces pécheurs endurcis, et qu'elles tirent de leurs yeux des larmes de repentance; que les tièdes se réchauffent, que les faibles acquièrent des forces, que les bons se confirment dans la pratique de tes commandements, que ton amour remplisse tous les cœurs, qu'il soit vivifiant par les bonnes œuvres. Que je puisse dire à mon Sauveur : Si j'ai offert si souvent dans ce temple le sacrifice de votre corps et de votre sang divin, Seigneur, voici ceux que j'ai rachetés par ce prix précieux; que je puisse vous dire, ô mon Dieu : Me voici avec tous ceux que vous m'avez confiés.

Mes chers auditeurs, joignez vos prières aux miennes, et fléchissons un Dieu qui aime ses créatures, qui ne veut point la