<189>longues années dans les bureaux de la politique infernale, on n'en dira pas davantage que M. de Tillemont; cependant l'Église semble désirer une réfutation plus forte des miracles d'Apollonius que n'en ont fait les premiers Pères. L'ouvrage que nous venons de publier met ces miracles dans leur plus beau jour; le baron de Herbert les fortifie par ses notes; c'est dans cet état où l'erreur se présente qu'elle mérite d'être terrassée par un bras fort et victorieux. De qui le troupeau des élus peut-il attendre de pareils secours, si ce n'est du chef visible de l'Église, du vicaire de Jésus-Christ sur terre? C'est à Votre Sainteté d'éclairer le monde dans un siècle où l'incrédulité se déborde, où les esprits apprennent à raisonner, où le philosophe n'admet que des preuves exactes, où enfin tout se discute et se juge à la rigueur; c'est à Votre Sainteté de nous enseigner les preuves caractéristiques auxquelles on distingue les prestiges de la friponnerie des miracles du démon, et ceux du démon de ceux que Dieu a daigné opérer par le ministère de ses serviteurs. Ces armes que nous demandons, tirées de ses sacrés arsenaux, nous serviront à nous munir de toutes pièces pour résister d'autant mieux à toutes les attaques du démon, qui met tout en œuvre pour saper et ruiner les fondements de l'Église. Raffermir la foi chancelante, anéantir les miracles d'Apollonius, écraser le diable après avoir aboli l'ordre des jésuites,a sont, saint-père, des actions qui élèveront votre pontificat au-dessus de celui de tous vos prédécesseurs. Nous nous trouverons heureux, si cet ouvrage que nous avons l'honneur de lui présenter lui sert d'occasion d'augmenter sa gloire et d'affermir l'Église militante dont Votre Sainteté est le plus ferme soutien.

C'est avec un profond respect et une profonde humilité que j'ai l'honneur d'être,



Père des croyants,

de Votre Sainteté
la très-humble et très-obéissante brebis,
Philalethes.


a Le 21 juillet 1773.