<XI>fin, il demanda son congé, qui lui fut accordé par le Roi le 26 juin 1753. Voyez t. X, p. 238.

Le Palladion fut écrit dans l'hiver de 1748 à 1749; ce temps fait partie des jours heureux et bien rares où le Roi put se consacrer entièrement aux muses et à l'étude. La pièce est datée « Ce 30 de janvier 1749, » et signée « Federic. » Dès le 13 février suivant, le Roi promettait à Voltaire de lui communiquer son ouvrage (voyez ci-dessous, p. 152), dans lequel, sans trop s'inquiéter de la loi de l'ordre, non plus que des dates, il paye un juste tribut d'éloges à son armée et à ses officiers. Il n'est pas sans intérêt de voir, dans l'Épître à mon Esprit (t. X, p. 249), la manière dont l'Auteur parle de cette singulière épopée, où, dit-il à son caustique interlocuteur,

... d'un style mordant blessant toute la terre,
Vous critiquez les deux au mépris du tonnerre,
Et sur Homère même aiguisant vos bons mots,
Vous attirez sur vous l'essaim de ses dévots.

Le Roi avait fait imprimer le Palladion dans le premier volume des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, mais il le tenait fort secret; quelque temps après, il le supprima entièrement. Ce poëme ne fut publié que dans les Œuvres posthumes de Frédéric le Grand, roi de Prusse. (A Bâle) 1788, t. IV, p. 1-184, probablement d'après une copie livrée par M. Darget fils. Ce quatrième volume des Œuvres posthumes, édition de Bâle, a aussi été imprimé à part sous ce titre : Le Palladion, poëme grave, suivi de quelques pièces fugitives. Gotha, chez C.-G. Ettinger, 1788, quatre cent vingt-sept pages grand in-8.

Les rédacteurs de l'édition de Berlin ont inséré le Palladion dans le Supplément aux Œuvres posthumes de Frédéric II, roi de Prusse. Cologne, 1789, t. I, p. 1-184. Leur texte, qu'ils ont tiré du premier volume des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, de 1750,a est presque entièrement conforme à l'autographe que l'on conserve aux archives royales du Cabinet (Caisse 365, E), et qui avait été écrit en entier par l'Auteur, sur du papier réglé à tranche dorée et de format in-quarto, cent trente-cinq pages.

Comme l'édition de Bâle est d'une rédaction antérieure et moins


a Voyez Friedrichs des Zweiten Königs von Preussen bei seinen Lebzeiten gedruckte Werke. Aus dem Französischen übersetzt. Neue verbesserte und vermehrte Auflage. Kölln, 1790, t. V, p. IV.