<35>Regrettant les malheurs sur vous accumulés,
Veulent en réparer la honte,
Et piqués d'émulation,
Ils ont tous résolu que chacun pour son compte
Vous fera réparation.
Mais de cette troupe immortelle
Minerve, qui vous fut fidèle,
Mérita seule exemption.

La tendre beauté de Cythère
Arma pour vous son fils l'Amour :
Rends-toi sur ton aile légère,
Dit-elle, au terrestre séjour.

Ce n'est point cet Amour au cœur changeant et double,
Dont la brutalité s'applaudit dans le trouble,
Dont le funeste empire est tout cet univers;
Mais le dieu du tendre hyménée,
Ce dieu que votre destinée
Vous peint mieux que ne font mes vers.
Diane alors, des bois accourue,
Dit : Que ma chasse contribue
A diversifier les divertissements
Que ma princesse prend dans ces bois innocents.

Aussitôt vos rochers d'animaux se peuplèrent,
Dans vos sombres forêts les biches s'attroupèrent,
Le cerf reçut la mort de vos adroites mains,
Le renard fut forcé, fuyant de sa tanière,
Le sanglier trouva la fin de ses destins,
Et d'un coup bien visé l'adresse meurtrière,
Partant aussitôt que l'éclair,
Précipita du haut de la plaine de l'air
La perdrix, le faisan et le coq de bruyère.

Apollon, qui voyait les succès de sa sœur,
De vos plus doux destins voulut avoir l'honneur :