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ODE VII (VIII). AUX PRUSSIENS.+

aPrussiens, que la valeur conduisit à la gloire,
Héros ceints des lauriers que donne la victoire,
Enfants chéris de Mars, comblés de ses faveurs,
Craignez que la paresse,
L'orgueil et la mollesse
Ne corrompent vos mœurs.

Par l'instinct passager d'une vertu commune,
Un peuple sous ses lois asservit la fortune,
Il brave ses voisins, il brave le trépas;
Mais sa vertu s'efface,
Et son empire passe,
S'il ne le soutient pas.

Peuples que la valeur conduisit à la gloire.
Héros ceints des lauriers que donne la victoire.
Enfants chéris de Mars, comblés de ses faveurs,
Craignez que la paresse,
L'orgueil et la mollesse
Ne corrompent vos mœurs.

Par l'instinct passager d'une vertu commune.
Un État sous ses lois asservit la fortune,
Il brave ses voisins, il brave le trépas :
Mais sa vertu s'efface,
Et son empire passe,
S'il ne le soutient pas.


a Le héros fait ici ses Prussiens de deux syllabes, et ensuite, dans une autre strophe, il leur accorde trois syllabes. Un roi est le maître de ses faveurs. Cependant il faut un peu d'uniformité, et les iens font d'ordinaire deux syllabes, comme liens, Silésiens, Autrichiens, excepté les monosyllabes rien, bien, tien, mien, chien, et leurs composés vaurien, chrétien, etc. Pourquoi ne pas commencer par peuples? ce mot peuple étant répété à la seconde strophe, on pourrait y substituer État.

+ Dans le manuscrit original, les Légères remarques et les lettrines qui y correspondent sont de la main de Voltaire; elles datent de l'année 1750, ainsi que le texte de l'Ode, qui a été écrit par un secrétaire. Quant au second texte, que nous imprimons au-dessous de l'autre, il est tiré de l'édition de 1752. C'est la rédaction que nous avons donnée ci-dessus, p. 39-42.