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L'ART DE LA GUERRE.

CHANT Ier.

Vous qui tiendrez un jour, par le droit de naissance,
Le sceptre de nos rois, leur glaive et leur balance,
Vous, le sang des héros, vous, l'espoir de l'État,
Jeune prince, écoutez les leçons d'un soldat
Qui, formé dans les camps, nourri dans les alarmes,
Vous appelle à la gloire et vous instruit aux armes.
Ces armes, ces chevaux, ces soldats, ces canons
Ne soutiennent pas seuls l'honneur des nations;
Apprenez leur usage, et par quelles maximes
Un guerrier peut atteindre à des exploits sublimes.
Que ma muse en ces vers vous trace les tableaux
De toutes les vertus qui forment les héros,
De leurs talents acquis et de leur vigilance,
De leur valeur active et de leur prévoyance,
Et par quel art encore un guerrier éclairé
De l'art même franchit le terme resserré.
Mais ne présumez pas que, dangereux poëte,
Entonnant des combats la funeste trompette,
Ébloui par la gloire, ivre de son erreur,
J'inspire à votre audace une aveugle fureur.
Je ne vous offre point Attila pour modèle,
Je veux un héros juste, un Tite, un Marc-Aurèle,