<41> imite l'intérieur du Panthéon, fut exécuté d'après ses dessins, de même que la grotte et la colonnade de marbre qui se trouvent dans les jardins de ce palais. Outre les édifices dont je viens de parler, une infinité de maisons particulières, tant à Berlin qu'à Potsdam, entre autres, le château de Dessau, ont été bâties d'après les dessins qu'il en a donnés.

Un homme qui possédait tant de talents, fut revendiqué par l'Académie royale des sciences, à son renouvellement, et M. de Knobelsdorff en devint membre honoraire. Qu'on ne s'étonne pas de voir un peintre, grand architecte, placé entre des astronomes, des géomètres, des physiciens et des poëtes. Les arts et les sciences sont des jumeaux qui ont le génie pour père commun; ils tiennent les uns aux autres par des liens naturels et inséparables. La peinture exige une connaissance parfaite de la mythologie et de l'histoire; elle conduit à l'étude de l'anatomie, pour tout ce qui a rapport au jeu des ressorts qui font mouvoir le corps humain, afin que, dans l'attitude des figures, la contraction des muscles opère des effets véritables, et ne représente ni enfoncements ni élévations dans les membres, que ceux qui y doivent être. Le paysage veut une connaissance de l'optique et de la perspective qui, jointe à l'architecture, exige l'étude de la géométrie, des forces mouvantes et de la mécanique. La peinture tient surtout à la poésie; le même feu d'imagination qui sert le poëte, doit se trouver dans le peintre. Toutes ces parties entrent dans la composition d'un bon peintre; et c'est peut-être un des grands avantages de notre siècle éclairé que d'avoir rendu les sciences plus communes, en les rendant plus nécessaires.

Tant de connaissances que M. de Knobelsdorff possédait, le rendaient un sujet véritablement académique, et lui auraient fait plus d'honneur, si la mort ne nous l'avait enlevé dans un âge où ses talents étaient dans toute leur maturité. Il avait été sujet à des accès de goutte : soit qu'il traitât son mal avec trop d'indifférence, soit que sa