<64> de mesures prises pour l'avenir peuvent tromper; cependant il ne faut pas les négliger.

Tandis que la ville de Pétersbourg retentissait des fêtes pour la célébration de ce mariage, la diète de Pologne s'assemblait à Varsovie; les trois cours y publièrent un manifeste avec une déduction de leurs droits. On demanda au Roi et à la République de signer : 1o le traité de cession pour les trois cours; 2o la pacification de la Pologne; 3o une somme fixe pour l'entretien du Roi; 4o l'établissement du conseil permanent; 5o un fonds assuré pour que la République pût entretenir trente mille hommes; et les trois cours se cotisèrent pour former une caisse dont l'argent serait employé aux corruptions, surtout pour faire passer une loi pour obliger les Polonais à ne pouvoir élire un autre pour roi qu'un Piaste. En même temps, chaque puissance fit entrer en Pologne un corps de dix mille hommes. Toutes envoyèrent également un général à Varsovie : les Autrichiens, Richecourt; les Russes, Bibikoff; les Prussiens, Lentulus. Ils avaient ordre d'agir de concert, et de sévir contre les seigneurs qui voudraient cabaler ou mettre des obstacles aux nouveautés qu'on voulait introduire dans leur patrie.

Au commencement, les Polonais firent les revêches : ils répugnaient à tout ce qu'on leur proposait; les nonces des palatinats n'arrivaient point à Varsovie. Fatiguée de ces longueurs et de cette obstination, la cour de Vienne proposa de fixer un jour pour l'assemblée de la diète, avec menace que si les nonces manquaient de s'y trouver, les trois cours, sans différer, partageraient entre elles tout le royaume; mais aussi, par égard pour eux, et s'ils donnaient des marques de leur docilité, qu'aussitôt après que l'acte de cession aurait été signé, les trois puissances retireraient leurs troupes du territoire de la République. A peine cette déclaration fut-elle publiée, que tout s'arrangea comme de soi-même. La diète s'assembla le 19 avril; le traité de cession fut approuvé, et signé premièrement avec les Autrichiens,