<179>fenberg; ses ordres portaient d'observer le général d'Alton, qui occupait Friedland et Gabel, et, au cas que ce général voulût entamer le prince de Bernbourg, de prendre l'ennemi à dos, et de se concerter en tout avec ce prince. D'un autre côté, le prince Henri, qui campait à Nollendorf, envoya un détachement, sous le général Möllendorff, à Bautzen, pour joindre le prince de Bernbourg, au cas que les Autrichiens tournassent de son côté, et, supposé que cette expédition fût plus sérieuse, et qu'une partie de l'armée ennemie voulût pénétrer en Lusace, pour marcher à Lauban avec vingt bataillons et trente escadrons pour couper les assaillants de leurs vivres. Lorsque le général Möllendorff quitta la Bohême pour se rendre à Bautzen, il fut attaqué par les Autrichiens, qui furent repoussés avec une perte assez considérable. Le major d'Anhalt,a qui servait sous le général Möllendorff, se distingua beaucoup dans cette petite affaire.

Tandis qu'on ne savait à quoi les ennemis se détermineraient, le Roi demeura à Schatzlar; mais sitôt qu'on s'aperçut qu'ils ne faisaient aucuns préparatifs vers la frontière de la Lusace pour amasser des magasins, et que le corps que les Impériaux avaient sur cette frontière, était même inférieur à celui des Prussiens, il parut assez probable que la tranquillité se maintiendrait de ce côté-là pendant l'hiver. Dès lors le Roi eut la liberté de tourner toutes ses pensées vers la Haute-Silésie; d'ailleurs, le froid commençait à se faire sentir assez vivement dans les montagnes de la Bohême : il gelait toutes les nuits. Les Autrichiens n'avaient aucun corps d'armée dans le voisinage. Toutes ces considérations parurent suffisantes pour lever le camp, et mettre les troupes qui devaient défendre la frontière en cantonnement entre Landeshut, Griissau, Hirschberg, Schmiedeberg et


a Albert comte d'Anhalt, né en 1735, fils naturel du prince héréditaire Guillaume-Gustave d'Anhalt-Dessau, était major au régiment d'infanterie (no 21) du prince héréditaire de Brunswic. En 1794, il devint général-major et chef du régiment d'infanterie no 53. Il donna sa démission en 1800, et mourut deux ans plus tard.