<42> Parmesans; c'est ce qu'il craignait. La disharmonie de ces princes et le peu d'apparence de les unir firent perdre toutes les espérances dont on aurait voulu se flatter de ce côté-là. Cette tentative perdue n'empêcha pas qu'on n'en fît bien d'autres.

La guerre devenait de jour en jour plus difficile à soutenir, et les hasards devenaient plus grands. Quelle que fût la fortune des Prussiens, il était impossible qu'étant obligés de s'y abandonner si souvent, elle ne les trahît quelquefois. On ne pouvait s'attendre à rien de l'Italie. Jusqu'alors la Porte ottomane ne paraissait pas être dans des dispositions à vouloir rompre avec la maison d'Autriche. Il ne restait donc de ressource que dans les moyens qu'on pourrait trouver de diviser ou de séparer les puissances qui formaient la grande alliance. Cela donna lieu aux négociations qu'on entama tant en France qu'en Russie, pour essayer laquelle des deux on pourrait séparer de la cour de Vienne. Le Roi convint avec le roi de la Grande-Bretagne de faire déclarer à toutes les puissances le désir qu'ils avaient de trouver des voies de conciliation pour rétablir la paix générale. Le prince Louis de Brunswic fut chargé de faire cette ouverture à la Haye aux ministres des puissances belligérantes, en même temps que l'Angleterre donnait à la France des assurances de l'envie qu'elle avait d'entamer des négociations qui pussent mener à ce but salutaire. Il y avait apparence que la France se trouverait dans des dispositions favorables à la paix, parce qu'elle devait être découragée par toutes les pertes considérables qu'elle venait de faire. Les Anglais lui avaient enlevé, cette année, la Guadeloupe, Québec et Niagara dans le Canada; l'escadre de M. de La Clue avait été défaite à la hauteur de Lagos, et la flotte de M. de Conflans, battue par l'amiral Hawke, qui brûla nombre de vaisseaux français échoués dans la Vilaine; l'escadre de M. Le Fort remporta une victoire complète sur eux près de Masulipatan; ils perdirent le fort de Saint-David, et furent encore