<153> Stutterheim et quelques troupes de l'armée du prince Henri. Fort de ces secours, Belling tenta contre un corps de Suédois posté à Re-below, et y enleva quelque monde. Le lendemain, M. d'Ehrensward, pour prendre sa revanche, marcha à Gollnow. M. de Belling, qui s'y trouvait, ayant été averti du dessein des ennemis, s'embusqua encore, fondit sur eux, les mit en confusion, et se retira à Rebelow, d'où il se porta à Kuhblank, et les Suédois, sur Friedland. Belling marcha à leur rencontre, entama la cavalerie de Sprengtporten, qui faisait l'avant-garde de ce corps, et la battit. Il tourna sur Löcknitz, d'où ce général infatigable tomba sur les Suédois retranchés à Friedland. Il n'attaqua point le retranchement, faute d'infanterie et de canon, et se contenta d'enlever une grand'garde de quarante dragons. Il semble qu'on écrit l'histoire des Amadis en parlant des prouesses de M. de Belling, qui se bat toujours, et qu'on ne trouve jamais à la même place. Il avait son infanterie à Pasewalk, et s'était posté en avant à Ferdinandshof. Les Suédois s'avancèrent sur lui. Le Prussien culbuta leur avant-garde sur leur infanterie, les força de se retirer, et engagea le lendemain un nouveau combat, où les ennemis perdirent cinq cents hommes.

Le prince de Bevern, obligé d'envoyer des convois à Colberg, retira alors les deux bataillons qu'il avait prêtés à M. de Belling. Ce général même reçut ordre de s'approcher de Berlin, qu'un corps d'Autrichiens répandu dans la Lusace paraissait menacer d'une irruption. Il partit, à la vérité; mais comme il se trouva dans la suite que ce bruit n'avait aucun fondement, il retourna contre les Suédois, où il s'attendait à cueillir de nouveaux lauriers. Cette campagne traîna jusqu'au 6 de décembre, où M. d'Ehrensward quitta Demmin et se rapprocha de Stralsund, et il ne se passa aux bords de la Peene que quelques affaires de parti peu importantes.

Aux approches du prince de Würtemberg du Mecklenbourg, M. de Belling prit les devants. Il trouva à Malchin une garnison qu'il en-