<136>teresse de Schweidnitz. Il pouvait prendre une position à Pülzen, où la nature a semblé faire tous les frais de ce qui peut fortifier un camp. Mais si l'armée s'y trouvait en sûreté, on risquait, d'une autre part, que MM. de Loudon et de Buturlin n'assiégeassent Schweidnitz à la vue du Roi et de toute l'armée, sans qu'il pût l'empêcher. Ce fut par cette raison que l'on préféra la position de Bunzelwitz, parce qu'elle couvrait la place et en rendait le siége impraticable.

Il restait toutefois à craindre que l'armée des deux Impératrices ne fît un détachement sur Breslau; ce qui, contraignant le Roi de quitter le voisinage de Schweidnitz, aurait donné à ses ennemis l'aisance et les moyens d'y mettre le siége. Mais il était impossible de s'opposer à toutes les entreprises que des ennemis aussi supérieurs pouvaient tenter, et il fallait abandonner quelque chose au hasard. Toutefois, pour assurer la position de l'armée prussienne, le Roi fit retrancher son camp, tant sur le front que par les flancs et sur les derrières. Ce camp devint une espèce de place de guerre, dont la montagne de Würben représentait comme la citadelle. De cette hauteur jusqu'au village de Bunzelwitz, le camp était couvert par un marais. On fortifia les têtes des villages de Bunzelwitz et de Jauernick, et l'on y établit de grandes batteries, dont le feu croisé défendait le front par lequel M. Loudon aurait pu attaquer le Roi, de sorte que ces deux villages devenaient des préalables que les Autrichiens étaient obligés d'emporter avant que d'être à portée d'entamer l'armée. Entre ces deux villages, un peu en arrière, le front de l'infanterie était couvert par de grandes redoutes, munies d'une nombreuse artillerie. On avait pratiqué des passages entre deux, pour donner l'essor à la cavalerie, si on le trouvait nécessaire. Au delà de Jauernick, et en tirant derrière le Nonnenbusch, on avait retranché quatre collines qui dominaient sur tout le terrain, et devant lesquelles coulait un fossé bourbeux et impraticable, où l'on pouvait, par le feu des petites armes, empêcher l'ennemi d'établir des ponts. Plus à la droite, un grand