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RÉPONSE DU ROI DE PRUSSE.

Sedlitz, le 18 septembre 1756.

J'ai lieu d'être d'autant plus surpris que Votre Majesté continue encore à douter des mauvais desseins de son ministre après les preuves authentiques que je lui en ai produites, vu que j'ai en main les pièces originales, dont j'ai été obligé de m'emparer pour ma justification. Je suis convaincu que tout le monde impartial reconnaîtra que l'état présent de mes affaires et les mauvaises intentions du ministre de Votre Majesté, m'ont mis dans une nécessité indispensable d'embrasser un parti tout à fait contraire à mon inclination et à ma façon de penser. Votre Majesté semble être bien empressée de partir; mais qu'elle se rappelle que je ne saurais aussi attendre plus longtemps par rapport à ses troupes et aux miennes, qui se trouvent vis-à-vis d'elles. Ces deux points devraient, selon moi, être expédiés en même temps.

Au reste, j'ai appris avec beaucoup de déplaisir la témérité de quelques-uns de mes officiers qui ont osé se saisir de la venaison destinée à la table de Votre Majesté. Elle peut être persuadée que si je viens à les découvrir, ils seront traités très-rigoureusement, et que je regarderai toujours comme sacré tout ce qui concerne sa personne et sa famille royale. Avant que de finir, je ne puis m'empêcher de déplorer de tout mon cœur de ce que Votre Majesté est entrée avec mes ennemis dans une alliance qui, suivant son propre aveu, la force à négliger les vrais intérêts de sa personne et de ses États. Je suis, etc.