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RÉPONSE DU ROI DE PRUSSE.

Sedlitz, le 13 septembre 1756.

Rien ne me tient tant à cœur que ce qui regarde personnellement l'honneur et la dignité de Votre Majesté. Elle peut être assurée que sa personne m'a causé plus d'inquiétude dans son camp que ses troupes. Je me flatte cependant qu'il y a encore un moyen d'allier la dignité de Votre Majesté à ce que mes intérêts exigent indispensablement, et de terminer ce différend d'une façon qui nous sera convenable à tous deux. J'attends, si Votre Majesté le trouve bon, son approbation sur le dessein que j'ai de lui envoyer un de mes généraux muni de certaines propositions. Je la prie de lui parler seule, et de l'honorer d'une réponse.

Je le répète encore, et proteste sur mon honneur, qui m'est plus cher que la vie, que je n'ai rien contre sa personne ni contre les intérêts de sa maison; mais il est maintenant de toute nécessité que le sort de Votre Majesté soit uni au mien; et j'atteste par tout ce que j'ai de plus sacré que si la fortune m'est favorable dans la présente guerre, Votre Majesté n'aura aucun sujet d'être mécontente de moi; que si au contraire la fortune me tourne le dos, la Saxe éprouvera le même sort que la Prusse et mes autres États.