<216> néanmoins, après un léger combat, les Français se retirèrent, et abandonnèrent toutes les provisions qu'ils avaient amassées à Soest. Le prince Ferdinand prit incontinent son camp auprès de cette ville, ce qui engagea M. de Chevert à changer de route; il avait quitté M. de Soubise après l'affaire de Lutterberg, et ne put joindre M. de Contades qu'en prenant un grand détour. Aussitôt que M. de Chevert eut quitté l'armée de Hesse, M. d'Oberg passa le Wéser à Holzmünden, et poursuivant sa marche, il joignit le 21 d'octobre à Soest l'armée des alliés.

La position où se trouvait le prince Ferdinand interrompit la communication des deux armées françaises, et quelque supérieures qu'elles fussent en nombre à celles des alliés, cela n'empêcha pas que M. de Soubise ne crût sa position aventurée; il évacua en conséquence Cassel et toute la Hesse, et repassa le Main à Hanau avec toutes ses troupes. La campagne aurait été finie, si M. de Contades n'eût encore essayé de surprendre Münster; M. d'Armentières s'était approché de cette ville à la tête de quinze mille Français, et avait pris un camp proche de la place, pour ouvrir incessamment la tranchée; mais M. d'Imhof arriva le 26 octobre à Warendorf, étant suivi du duc de Holstein, en même temps que M. de Wangenheim avec un gros détachement occupa le camp de Rhéda. Tous ces mouvements, dis-je, qui menaçaient de couper la communication de M. d'Armentières de Wésel, et une petite affaire qu'engagea le major Bülow, le firent résoudre d'abandonner son projet; il repassa la Lippe le 2 de novembre, et bientôt après, l'armée française prit le chemin de Wésel, pour entrer dans ses quartiers d'hiver à l'autre bord du Rhin. Il ne restait plus en Hesse que Marbourg où les Français eussent pied; le Prince héréditaire y fut envoyé, et il n'employa que peu de jours pour finir son expédition par la prise de cette place, après quoi les alliés, maîtres de toute la Westphalie et de la Basse-Saxe, entrèrent dans leurs quartiers.