<174>çussent; il fondit alors avec impétuosité sur cette cavalerie; les deux régiments autrichiens formèrent un front et soutinrent le choc; mais se trouvant abandonnés par les Français, à l'exception du régiment de Fitzjames, qui donna, ils furent presque entièrement détruits. L'infanterie des deux armées était encore en marche, et leurs têtes n'étaient qu'à la distance de cinq cents pas : le Roi aurait voulu gagner le village de Reichartswerben; mais comme il restait encore six cents pas pour y arriver, et qu'on s'attendait d'un moment à l'autre de voir engager l'action, il y détacha le maréchal Keith avec cinq bataillons, en quoi consistait toute sa seconde ligne; le Roi s'avança en même temps à deux cents pas des deux lignes françaises, et il s'aperçut que leur ordre de bataille était composé de bataillons en colonnes alternativement enlacés dans des bataillons étendus. Cette aile de M. de Soubise était en l'air, la cavalerie prussienne encore occupée à poursuivre celle des ennemis, de sorte qu'on ne put se servir que de l'infanterie pour la déborder : pour cet effet, le Roi mit en ligne deux bataillons de grenadiers qui faisaient un crochet à son flanc gauche; ils eurent ordre, au moment que les Français avanceraient, de faire une demi-conversion à droite, ce qui les portait nécessairement sur le flanc de l'ennemi. Cette disposition fut exécutée ponctuellement : aussi, dès que les Français avancèrent, ils reçurent le feu de ces grenadiers en flanc, et, après avoir essuyé tout au plus trois décharges du régiment de Brunswic, on vit que leurs colonnes se pressaient vers leur gauche; elles eurent bientôt resserré ces bataillons étendus qui les séparaient; la masse de cette infanterie devenait de moment en moment plus grosse, plus lourde et plus confuse; plus elle se précipitait sur sa gauche, plus elle était débordée par le front des Prussiens. Et tandis que le désordre allait en s'accroissant dans l'armée de M. de Soubise, le Roi fut averti qu'un corps de cavalerie ennemie se présentait à dos de ses troupes : il fit rassembler en hâte les premiers escadrons que l'on put trouver; à peine les eut-il