<13> cours de l'Europe; et comme après la paix de Dresde la guerre ne laissa pas de continuer entre la cour de Vienne et l'Angleterre d'une part, et la France et l'Espagne de l'autre, nous nous voyons obligé d'en faire un tableau raccourci, pour ne rien omettre de ce qui peut servir à l'intelligence de cette histoire.

Les armées impériales et alliées ne prospérèrent pas en Flandre, où elles avaient le maréchal de Saxe en tête. A la fin de cette année ce maréchal gagna la bataille de Rocoux. On en attribua la perte en partie au prince de Waldeck, en partie pour s'être mal posté, et en partie aux Autrichiens, qui n'assistèrent pas les Hollandais. Le prince Charles de Lorraine, après avoir été spectateur de la défaite des Hollandais, envoya le prince Louis de Brunswic pour couvrir leur retraite; il s'en acquitta si bien, que les alliés gagnèrent Mastricht, sans que les Français, qui les poursuivaient, pussent les entamer.

Le maréchal de Saxe ouvrit la campagne suivante par la prise de la plupart des places de la Flandre hollandaise. Louis XV se rendit en personne à l'armée. La présence du roi et de ses ministres fut un surcroît d'embarras pour le comte de Saxe, et une charge pour l'armée. Les courtisans remplissaient le camp d'intrigues, et contrecarraient le général; et une cour aussi nombreuse demandait par jour dix mille rations pour les chevaux des équipages. Mais ni la cour de Versailles, ni les ennemis de la France ne purent empêcher le comte de Saxe de garder la supériorité de la campagne. Il avait d'abord formé le projet d'assiéger Mastricht; pour en imposer à l'ennemi, il feignit d'en vouloir à Bergen-op-Zoom : le duc de Cumberland s'aperçut de cette feinte; il se mit en marche, et gagna avec promptitude les environs de Mastricht. Le comte de Saxe, se voyant prévenu, quitta en hâte son camp de Malines, et se porta au delà de Saint-Trond sur les hauteurs de Herderen. Les alliés, qui se trouvaient dès la veille à la commanderie de Jonc,a négligèrent d'occuper cette hauteur importante;


a Du Vieux-Jonc.