<4>garde, et sur cette science qui apprend à se servir des troupes à propos pour les situations et selon les règles que l'expérience nous a enseignées.

Ceux qui se persuadent que la seule valeur suffit à l'officier général se trompent beaucoup; c'est une qualité essentielle, sans doute, mais il faut y joindre bien d'autres connaissances. Un général qui maintient l'ordre et la discipline dans sa troupe est certainement louable, mais tout cela ne suffit pas à la guerre; il faut que le jugement agisse en tout, et comment agira-t-il, si les connaissances lui manquent? Qu'est-ce qu'un général qui ne connaît ni ce qu'un terrain a de favorable, ni de défectueux, et qui ne profite pas des aides que lui fournit le terrain? S'il n'a pas une bonne tactique en tête, ses dispositions d'avant-garde, d'arrière-garde, de marches, d'attaques et de défenses seront vicieuses, parce que son ignorance des choses sera cause qu'il y manquera des arrangements peut-être essentiels. Il y a des principes pour toutes ces choses; j'en indique les plus nécessaires, mais il faut se donner la peine d'y puiser soi-même, et il faut s'exercer, pour qu'elles deviennent habituelles et faciles.

Nous devons étudier la castramétrie, la tactique, l'artillerie, et la manière de s'en servir la plus avantageuse.

Les généraux d'infanterie doivent s'appliquer à la cavalerie, et ceux-ci à ce qui regarde l'infanterie, parce que, lorsqu'ils sont détachés, ils en ont sous leurs ordres.

Je tâche de mettre l'armée dans le meilleur ordre qu'il m'est possible; mais qu'on pense bien que ce ne sont que des instruments qu'on prépare, dont les généraux doivent se servir, et que ces instruments, quelque bons qu'ils soient, ne sont utiles qu'autant qu'on en sait faire un bon usage.

Autant un général habile est excusable quand il a sous soi de mauvaises troupes, incapables d'exécuter ses dispositions, autant, j'ose le dire hardiment, nos généraux doivent perdre toute considération,