<34>que le temps le permet, avec des chevaux de frise ou de la terre remuée, et bien placer ses batteries. Si une avant-garde marche à un ennemi auquel on veut livrer bataille, elle ne doit devancer son armée que d'un petit quart de mille, chasser tout ce qu'elle trouve devant elle de cavalerie et de troupes légères, mais se bien garder d'engager l'affaire avant que son armée l'ait jointe. Voyez les plans nos XXXI et XXXII.

ARTICLE XXVII. COMMENT IL FAUT SE RETIRER D'UN CAMP LORSQU'IL EST PROCHE DE L'ENNEMI.

Nous avons souvent campé dans une grande proximité de l'ennemi, et nous avons été obligés d'abandonner notre poste pour courir d'un autre côté, selon que le plus pressant besoin le demandait. Je crois donc qu'il n'est pas hors de propos de prescrire les règles principales dont il ne faut point s'écarter dans de pareilles circonstances.

Êtes-vous campé dans les montagnes, et vos postes avancés se trouvent-ils sous les yeux de l'ennemi, il faut dès lors prendre les plus grandes précautions pour cacher votre dessein et même, s'il se peut, à votre armée, pour qu'un misérable déserteur ne vous trahisse pas. Si vous pouvez dérober vos mouvements, je veux dire, si l'ennemi ne peut observer le charriage qui se fait dans votre camp, faites partir à midi votre bagage sous des prétextes plausibles, comme si les chariots devaient aller chercher du fourrage, ou comme si, par une suite d'une bonne police de camp, on ne voulait garder avec soi que le moins de bagage possible. Si l'ennemi peut voir ce qui se passe dans votre camp, faites partir, la nuit qui précède votre décam-