<153> Cracovie avec quinze mille Prussiens, ils tiennent en échec les troupes de la Lodomérie, et dès lors le corps d'armée de la Haute-Silésie n'a point à craindre d'être pris à dos par ces Autrichiens, qui, venant de Wieliczka, ne trouveraient personne qui les empêchât de pénétrer droit par Tarnowitz en Haute-Silésie et de se porter sur Cosel, seul lieu, dans la Haute-Silésie, où l'on puisse établir des magasins pour l'armée; et, supposant seulement que la ville fût bloquée, l'on manquerait incessamment de vivres et de toute ressource. Le corps d'Autrichiens de Heydepiltsch se porterait en avant, et, sans le gain d'une bataille, on ne parviendrait pas à conserver la Haute-Silésie. Si l'on fait, de plus, réflexion que le corps d'Autrichiens de Bilitz ne manquerait pas de se mettre en action de son côté, et pénétrerait du côté de Pless et de Ratibor, ce qui arriverait à coup sûr, si l'on ne prend les seules mesures convenables en pareil cas (elles consistent à profiter du seul avantage que l'ennemi nous donne, à savoir, de ce qu'il agit en corps séparé), alors l'unique parti raisonnable est d'attaquer avec toute cette armée, forte de soixante-dix mille hommes, l'un des trois corps des ennemis, et de le battre totalement, à savoir, si le corps de Lodomérie suit les Russes, il faut que toute l'armée prussienne et russe lui tombe sur le corps, soit sur les frontières, soit sur le territoire polonais ou silésien, ou bien, si ce corps demeure à Wieliczka, il faut, tous réunis, marcher sur ceux qui occupent le poste de Heydepiltsch, d'où l'on peut sûrement les déloger en marchant de Troppau vers Bautsch, et en faisant mine de les tourner. Ayant passé la Mora vers Hoff, les ennemis quitteront ce poste à coup sûr, et c'est de l'habileté du général de les charger vivement sur leur retraite et de les ruiner, pour peu que cela soit possible. Mais alors il faut être alerte d'un autre côté, et ne pas perdre entièrement de vue le corps de Wieliczka; car à quoi servirait de faire des conquêtes en Moravie, si l'on perdait Cosel pendant ce temps, et que l'ennemi se rendît maître des derrières de l'armée? Pour obvier à d'aussi fâcheux incon-