<141> voudra, sans rien appréhender de l'ennemi, et dès lors, poussant de son côté ses opérations vers le Danube, nous mettons aux Autrichiens la corde au cou. Comme les troupes saxonnes ne sont pas faites pour les grands coups de collier, il faut plutôt s'en servir comme d'une montre, comme d'un remplissage, que de les employer dans des actions sérieuses; en les employant sur les communications, on en lire service sans rien risquer.

De tout ce projet-ci, la grande difficulté consiste dans le transport des vivres, et je crois que l'armée ne trouvera des chevaux à sa disposition qu'au delà de l'Éger et de l'Iser. Si l'on trouve le moyen damasser suffisamment de chevaux, le reste de cette opération deviendra facile. Cet article méritera le plus de calcul et de prévoyance. Quant au temps qu'on pourra ouvrir la campagne, c'est de quoi il est encore impossible de décider maintenant; mais, à vue de pays, cela ne pourra avoir lieu qu'à la mi-mai, temps avant lequel on ne trouve point de fourrage.

Breslau, 16 janvier 1779.

Federic.