<II> appelle le catéchisme de ses officiers, par opposition aux ouvrages dans lesquels il parle des grands principes de la guerre et de ce qui concerne les généraux.a Les Règlements n'ayant aucun caractère scientifique ni littéraire, nous n'avons pas cru pouvoir les admettre dans notre recueil.

Il n'en est pas de même des ouvrages diversement intitulés que le public connaît sous le nom général d'Instructions militaires, nom par lequel nous les avons désignés en commençant. Avec son infatigable activité. Frédéric en composa un grand nombre de 1741 à 1785, en mettant sans cesse à profit les lumières que l'expérience lui fournissait. Son but était, comme il le dit lui-même,b de rectifier ses propres idées, et d'étudier de nouveau les principes de la guerre ou de les enseigner aux officiers de son armée. Ces Instructions sont de tout point dignes d'entrer dans notre édition des Œuvres du grand roi, soit par leur valeur intrinsèque, soit par leur mérite littéraire, soit enfin par le jour qu'elles jettent sur la vie intellectuelle de leur auteur. L'ordre dans lequel nous les imprimons, savoir, celui de leurs dates, ne contribuera pas moins à faire connaître le développement des idées de Frédéric sur la tactique. Nous ne saurions éviter d'en donner quelques-unes qui touchent au domaine des Règlements; mais comme elles présentent aussi les caractères du genre dans lequel nous les classons, elles forment, pour ainsi dire, la transition des premiers de ces ouvrages à ceux qui nous occupent.

A notre grand regret, nous n'avons pas pu ranger les Instructions en une seule série chronologique, parce que nous avons cru devoir séparer les trente-huit ouvrages en langue allemande des seize qui sont rédigés en français; une traduction des premiers nous aurait offert, il est vrai, l'avantage d'imprimer de suite les cinquante-quatre écrits militaires de l'auguste auteur, mais, en revanche, cela aurait ôté aux pièces traduites une grande partie de leur originalité.

Nous sommes heureux que notre recueil des ouvrages militaires du Roi ait obtenu l'approbation d'un juge aussi éclairé que Son Excellence monsieur le général de cavalerie de Reyher, chef de l'état-major général de l'armée, qui a bien


a Voyez ci-dessous, p. 4.

b L. c., p. 150.