<80>rivière, et que son bord soit guéable, il faut l'attaquer de ce côté-là. On prit celui des Suédois à Stralsund en le tournant par la mer, qui était guéable à son bord, et l'on força les Suédois de l'abandonner. Lorsque les retranchements de l'ennemi sont trop étendus et trop vastes pour les troupes qu'il y a mises, on forme plusieurs attaques, et on les emporte à coup sûr; mais on cache sa disposition à l'ennemi, pour qu'il ne s'aperçoive pas d'avance de votre dessein, en y portant ses forces. Voici une disposition pour l'attaque d'un retranchement, que le plan Ier éclaircira. Je forme une ligne de trente bataillons; j'appuie ma gauche à la rivière N.; j'emploie douze bataillons à l'attaque de la gauche, par où je veux percer, et huit à la droite; les troupes qui attaquent sont sur deux lignes, avec des intervalles, en échiquier; mon infanterie fait la troisième, et ma cavalerie, quatre cents pas derrière l'infanterie, fait la quatrième ligne. De cette façon, ma ligne d'infanterie tient l'ennemi en respect, et elle est à portée de profiter du moindre mouvement faux que l'ennemi fera. Les attaques ont leurs dispositions particulières; chacune mène avec elle un certain nombre de travailleurs, avec des pelles, qui portent des claies et des fascines pour combler le fossé et pour faire des ouvertures à la cavalerie dès qu'on y est entré. L'infanterie qui attaque ne tirera point, et, dès qu'elle sera maîtresse du retranchement, elle se mettra en bataille sur le parapet et fera feu sur l'ennemi. La cavalerie entrera alors par les ouvertures que les travailleurs auront faites, se formera, et, quand elle sera assez nombreuse, elle attaquera l'ennemi; si elle est repoussée, elle se ralliera sous le feu de l'infanterie, jusqu'à ce qu'enfin toute l'armée ait pénétré et ait entièrement chassé l'ennemi.

4. DÉFENSE D'UN RETRANCHEMENT.

Je l'ai dit et je le répète, je ne voudrais jamais retrancher mon armée, à moins que je ne fisse un siége; et encore vaudrait-il mieux