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ARTICLE XVII. DE TOUTES LES MARCHES QU'UNE ARMÉE PEUT FAIRE.

Une armée marche pour faire des progrès dans le pays ennemi, pour occuper un camp plus avantageux, pour joindre un secours, pour livrer bataille, ou pour se retirer devant 1'ennemi.

La règle générale est que, après avoir pourvu à la sûreté du camp, l'on fasse d'abord reconnaître tous les chemins qui en sortent et tous les environs, pour être en état de faire des dispositions sur les différents événements qui peuvent arriver. On envoie pour cet effet de gros détachements, sous différents autres prétextes, avec des ingénieurs et des quartiers-maîtres généraux, qui se rendent à tous les lieux où l'on pourrait marcher, qui en lèvent les situations, et reconnaissent en même temps sur combien de colonnes on pourrait marcher. On joint des chasseurs à ces détachements pour se noter ces chemins et pour y conduire les colonnes, en cas que le général y mène l'armée. Les officiers font le rapport du camp même, des chemins qui y conduisent, et de l'espèce de terrain, soit bois, montagnes, plaines ou rivières, que l'on y rencontre; et le général, instruit de toutes ces particularités, fait ses dispositions en conséquence.

1. DES MARCHES ORDINAIRES.a

Si l'on n'est point dans un trop proche voisinage des ennemis, voici à peu près la disposition que l'on fait. Je suppose qu'il y ait


a Nous ajoutons ce titre, d'après la traduction, pour mettre cette subdivision de l'article en harmonie avec les six autres.