<39>vingts escadrons, que trois cents hommes de garde. J'en excepte les cas d'une grande proximité de l'ennemi, surtout lorsque rien ne sépare les deux armées. L'on pousse pour l'ordinaire une avant-garde du côté où est l'ennemi, par la droite, comme nous le fîmes avant la bataille de Friedeberg en marchant à Schweidnitz, en avant, comme nous le fîmes avant que d'entrer en Lusace et de marcher à Naumbourg. Il faut que les armes soient mêlées dans les avant-gardes, par exemple, deux mille hussards, quinze cents dragons et deux mille grenadiers. Toutes les fois que vous poussez un corps semblable en avant, il faut que le général qui le commande soit habile; et comme il ne va point en avant pour combattre, mais pour avertir, il doit prendre de bons camps derrière des défilés ou derrière des bois dont il est le maître, et il doit avoir continuellement des batteurs d'estrade en campagne, pour être à chaque moment informé de ce qui se passe dans le camp des ennemis. De plus, il faut que les hussards que vous avez dans votre camp fassent des patrouilles sur vos flancs et sur vos derrières, pour que votre précaution ne laisse rien échapper de ce qui peut vous assurer contre les entreprises de l'ennemi. Si beaucoup de troupes légères se mettent entre votre avant-garde et vous, marchez à son secours; c'est un signe que l'ennemi a formé un dessein sur elle. Pour achever tout ce qu'il y a à dire sur cette matière, j'ajoute que les généraux qui cantonnent ne doivent jamais prendre d'autres villages que ceux qui sont entre les deux lignes, ou ils courront risque d'être enlevés.