<39>ment que tout soit mutuel dans l'amitié. Je suis dans ce cas; j'attends un plaisir de votre part, et je vous assure que je ne serai pas paresseux à vous le rendre. Vous devez connaître vos intérêts. Je ne sais lequel pourra vous être plus utile, d'un empereur ruiné et dont la mort plongera l'Europe dans une guerre sanglante, ou d'un beau-frère voisin, puissant dans l'Empire, et dont l'alliance pourra vous et re utile à plus d'une chose et dans plus d'une occasion. C'est à vous à connaître vos intérêts, et à moi à vous aimer personnellement, quelque parti que vous preniez.

Acceptez la bagatelle que je vous envoie,a et soyez persuadé de l'estime avec laquelle je suis, etc.

8. AU MÊME.

Charlottenbourg, 16 juin 1740.



Mon très-cher frère,

L'arrivée de Duhan, dont vous avez eu soin jusqu'à présent,b et dont je vous fais mille remercîments, m'a fait tout le plaisir imaginable. Je n'ai jamais douté de votre amitié, mon cher frère, et je vous prie de compter sur la mienne. Mais j'avoue que si vous me voulez faire plaisir dans les circonstances où je suis, vous obligerez un frère qui vous aime tendrement, et qui ne manque pas de reconnaissance.

Vous me flattez du plaisir de vous voir et de vous embrasser. Vous pouvez compter que vous me trouverez plein d'amitié, d'estime


a Une magnifique tabatière, comme le Duc s'exprime dans sa réponse du 17 juin 1740.

b Voyez t. VII, p. 12 et 13; t. XVII, p. III, IV, 297-330; t. XXV, p. 557; et t. XXVII. I, p. 383.