<427> pour votre repos et pour votre gloire m'ont seulement dictés dans cette réponse.

14. A LA MÊME.

Le 11 septembre 1772.



Ma très-chère sœur,

Je suis bien fâché que vous distinguiez si mal vos amis de vos ennemis. Moi qui vous parle avec franchise, et qui vous la dis dans un moment où l'illusion d'un bonheur précaire vous aveugle sur les suites de cette révolution,a vous croyez que c'est mauvaise volonté de ma part. Non, ma chère sœur; si votre bonheur était solide, je serais le premier à vous en féliciter, mais les choses en sont bien éloignées. Je vous envoie ici la copie de l'article de notre garantie, tel qu'il a été signé à Pétersbourg, et j'y ajoute même que si je ne puis trouver des expédients pour calmer les esprits, je remplirai mes traités, parce que ce sont des engagements de nation à nation, et où la personne n'entre pour rien. Voilà ce qui me met de mauvaise humeur, de voir que, par l'action la plus téméraire et la plus étourdie, vos fils me forcent de m'armer contre eux. Ne pensez pas que mon ambition soit tentée par ce petit bout de la Poméranie, qui certainement ne pourrait exciter au plus queb la cupidité d'un cadet de famille; mais le bien de cet État exige nécessairement que je demeure lié avec la Russie, et je serais justement blâmé par la postérité, si mon penchant personnel l'emportait sur le bien du peuple auquel je


a Voyez t. VI, p. 53 et 54; t. XXVI, p. 409 et suivantes.

b Le mot que est omis dans l'ouvrage du baron Manderström, p. 10.