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319. A LA MÊME.

Camp de Nimbourg, 21 (juin 1737).



Ma très-chère sœur,

On m'a dit que vous m'aviez envoyé un courrier au camp de Prague. J'étais justement absent, et en marche pour attaquer Daun; cela s'est fait le 18. Malgré tous nos efforts, nous avons trouvé un terrain si difficile, que, pour ne point perdre l'armée, j'ai cru devoir abandonner cette entreprise. Ceci m'a obligé de lever la bloquade de Prague, et de camper ici avec une armée, et l'autre du côté de Welwarn. Cet incident me met hors d'état de détacher à présent vers l'Empire. Vous sentez, ma chère sœur, combien cela doit me faire de peine. Je ne suis occupé à présent qu'aux moyens de réparer ce contretemps. Je n'ai point reçu votre lettre, moyennant quoi je ne saurais y répondre, vous priant d'être persuadée de la vive tendresse avec laquelle je suis, etc.

320. A LA MÊME.

Leitmeritz, 28 (juin 1757).



Ma très-chère sœur,

Le dérangement que le malheureux jour du 18 a porté à nos affaires m'a obligé de lever le siége de Prague et à mettre une de mes armées à Nimbourg, dont je reviens, et l'autre ici. Votre courrier ne m'est parvenu qu'à présent. Si vous pouviez préparer l'esprit des Français à s'expliquer envers vous des conditions de la paix, pour que l'on