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229. A LA MÊME.

Le 2 février (1751).



Ma très-chère sœur,

Je suis bien fâché qu'on vous donne de fausses alarmes sur mon sujet. J'ai eu cet hiver quelques légères indispositions; mais je suis cependant fort content de m'en être encore mieux tiré que l'année passée. L'affaire de Voltaire n'est pas encore finie. Je crois qu'il s'en tirera par une gambade; il n'en aura pas moins d'esprit, mais son caractère en sera plus méprisé que jamais. Je le verrai quand tout sera fini; mais, à la longue, j'aime mieux vivre avec Maupertuis qu'avec lui. Son caractère est sûr, et il a plus le ton de la conversation que le poëte, qui, si vous y avez bien pris garde, dogmatise toujours. Je suis fort content de Carestini, surtout de l'adagio. On me marque de Dresde que Salimbeni a encore moins de voix qu'il n'en avait ici. Il faudra envoyer au marché aux chapons, et voir si on en trouvera quelqu'un qui chante bien et qui soit traitable. Si notre opéra vous peut faire plaisir, je le ferai transcrire et vous l'enverrai. Je me recommande encore à votre précieux souvenir, en vous assurant, ma très-chère sœur, qu'on ne saurait être plus que je le suis, etc.

230. A LA MÊME.

Le 3 juillet 1751.



Ma très-chère sœur,

Nous célébrons aujourd'hui votre fête de bon cœur. Je date l'époque de mon bonheur de l'heureux jour qui vous a vue naître. Je ne vous